Les ciels de la baie d’Audierne
De Hervé Jaouen
Un matin, la vie de Mélodie vole en éclats : son père est arrêté, sa maison fouillée, sans que ni elle, ni sa mère, ni son jeune frère ne sachent pourquoi. Ils apprennent la vérité quelques jours plus tard par les médias : son père est accusé de pédophilie. Puis sa mère est à son tour impliquée, et mise également en prison. Les enfants sont placés à la DDASS ...
Mélodie, 15 ans, réalise alors que le bonheur, c’était avant. Avant ces insultes, cette coupure de toute relation familiale, ces pertes de repères ... Au bout de 7 mois, sa mère réussit à obtenir une sortie de prison, et reprend ses enfants. Mais comment vivre sans travail, avec les factures qui se sont accumulées au fil des mois ? La vente du cabinet de travail du père et de la maison familiale se font dans des conditions bradées, et il faut envisager un déménagement dans une zone, mal fréquentée. Nouvelle déchéance pour Mélodie qui tombe sur de mauvaises fréquentations.
Ce roman, écrit à la première personne, raconte la vie de Mélodie, qui se débat dans ses tourments. Qui passe d’une vie sage et bien rangée d’ado bourgeoise à une zonarde à la limite de la délinquance et de la prostitution. Et qui finit par comprendre que cette descente aux enfers qu’elle s’est imposée est une réaction aux évènements, comme la trop grande sagesse de son petit frère ...
J’ai beaucoup aimé ce livre, qui traite du problème des victimes collatérales d’un procès en pédophilie, et des répercussions sur leur vie. Tout cela à cause d’un juge d’instruction, très jeune, qui prend pour argent comptant les dires d’une famille pédophile, sans vérifier, et qui rejette toutes les preuves de défense présentées par la police et les avocats. Cette famille pédophile qui implique dans son travers des familles qui ont pu lui faire un tort quelconque, afin de se venger ... Cette histoire n’est pas sans rappeler une sordide affaire qui a défrayée la chronique il y a quelques années ... Mais cette histoire se veut un roman, et toute ressemblance serait fortuite. Dont acte !
