Je suis toujours dans le tri des photos que j'ai prises pendant notre déplacement, et je peux vous dire qu'il y en a pas mal.
Aujourd'hui, je souhaiterais vous présenter le site de "Fontaine-de-Vaucluse", un site absolument incroyable, que j'ai mitraillé avec mon APN dans tous les sens, car vraiment, c'est un site naturel absolument splendide.
Fontaine de Vaucluse est un village qui abrite une très importante fontaine. C'est la plus importance exsurgence de France, et la 5ème au niveau mondial.
Son nom était à l'origine "Vaucluse", mais il a été changé en 1946 pour se différencier du département du même nom (ce qui posait problème), et auquel il a donné son nom.
Étymologiquement Vaucluse vient de "Vallis Clausa" (vallée creuse), "Vau-cluso" (en provençal).
Une agréable promenade borde la rivière, surplombée par les ruines d'un ancien château et des grottes troglodytes creusées dans la falaise.
Nous avons fait la promenade le matin, il faisait encore frais, mais le temps était magnifique. Un peu trop tôt pour les touristes, et ce n'était pas plus mal, car nous avons pu savourer la beauté des lieux en toute tranquillité.
Je vous laisse découvrir toutes ces merveilles ...
Appréciez le courant !
Ce site magnifique a été découvert depuis très longtemps, et a été apprécié notamment par Pétrarque et Frédéric Mistral.
Le secret de la Fontaine de Vaucluse
Parti pour faire danser les filles de l'Isle sur la Sorgue, le vieux ménétrier Basile s'endormit à l'ombre un chaud jour, sur le chemin de Vaucluse. Apparut une nymphe qui, belle comme l'onde claire, prit la main du dormeur et le conduisit au bord de la vasque où s'épanouit la Sorgue. Devant eux, l'eau s'entrouvrit et les laissa descendre entre deux murailles de liquide cristal au fond du gouffre.
Après une longue course souterraine, la nymphe, au milieu d'une souriante prairie semée de fleurs surnaturelles, arrêta le ménétrier devant 7 gros diamants. Soulevant l'un deux, elle fit jaillir un puissant jet d'eau. Voilà, dit elle, le secret de la source dont je suis la gardienne, pour la gonfler je retire les diamants, au septième, l'eau atteint "le fuguier qui ne boit qu'une fois l'an" et elle disparut en réveillant Basile.
Frédéric Mistral
Et voici, nous atteignons la source !
Remarquez-vous comme l'eau est calme sur ce "lac", avant de se déverser avec fureur dans la rivière ?
L'eau jaillit des profondeurs à cette endroit. Je dis "jaillit", mais est-ce vraiment le mot qui convient, quand on sait que l'eau monte d'une très grande profondeur.
C’est un siphon de 308 mètres de profondeur, dont 223 sous le niveau de la mer. Cette énorme source a donné son nom à toutes les « fontaines vauclusiennes » du monde.
Un site si grandiose ne pouvait se passer d'une légende.
Un animal étrange, mi-salamandre mi-dragon, vivait dans les entrailles des sources de la Sorgue à Fontaine de Vaucluse : la Coulobre.
Mais cette salamandre géante ne trouvait pas de mari. Le seul qui voulut bien d'elle était un dragon hideux, qui l'abandonna peu de temps après leurs noces pour aller terroriser les pauvres gens sur les terres de Provence.
La Coulobre allait être mère, elle cachait sa honte au fond d'une vallée souterraine. Un soir, un saint du nom de Véran passa par là (nous sommes au VIe siècle). Il portait la bonne parole dans les villes et villages. Il entendit les pauvres gens lui conter l'histoire de cet animal, devenu légendaire. Le Saint décida d'affronter le monstre.
Il guetta longtemps près du gouffre, et vit sortir des eaux un serpent géant à la tête immonde, au corps visqueux couvert d'écailles phosphorescentes, et muni d'ailes de chauve-souris. Au moment où l'animal se jeta sur Véran, il fit le signe de croix. Aussitôt, une blessure apparut sur le côté de l'animal qui poussa un gémissement terrible, avant de s'enfuir. La Coulobre vola longtemps, avant de pouvoir se poser. A bout de force et de douleur, elle heurta un mont rocheux, puis elle s'effrondra. Plus tard, naquit en ce lieu, un hameau portant le nom du Saint (Saint-Véran).
On a longtemps cru que la Coulobre était morte, mais de temps en temps, la nuit venue, des jeunes hommes disparaissaient dans les eaux de la Sorgue.
La Coulobre qui logeait sous un rocher, au fond de la Sorgue, ne sortait que pour jeter son dévolu sur de jeunes gens qui lui plaisaient et qui pourraient faire de bons maris. Mais personne ne voulut d'une créature aussi laide.
Des siècles plus tard, un jeune Italien acheta une maison sur une rive de la Sorgue. Un jour, il aperçut la plus belle femme qu'il eût jamais rencontrée. Elle était blonde comme les blés et son visage plus doux que la brise de l'été. Le jeune étranger en tomba amoureux. Il apprit que la jeune femme se nommait Laure. Mais elle était déjà mariée au Seigneur Hugues de Sade.
Le jeune homme tenta de l'oublier. Mais il lui écrivit des poèmes. Il s’agissait de Pétrarque.
Cependant, la Coulobre nourrissait en secret l'espoir de l'emmener vivre avec elle et ses enfants. La Coulobre était à la surface de l'eau et contemplait amoureusement sa maison. La Coulobre vit entrer chez son bien-aimé, une femme merveilleuse.
Folle de rage et de douleur, elle bondit à la surface de l'eau, au moment où le poète alla poser un baiser sur sa main. Laure respira de ce fait l'haleine fétide du monstre. Le jeune Italien transperça l'animal avec son épée. Le cadavre de la Coulobre vogua au gré des flots, où il fût englouti à nouveau.
Devenu célèbre par ses écrits, le poète italien repartit en Italie. Il apprit que Laure était morte le jour des ses 40 ans, emportée par une épidémie de peste.
Il revint dans sa maison de la rive sur la Sorgues qui conservait le souvenir de Laure. Il y vécu 16 années.
Il rôdait parfois aux abords où avait disparu la Coulobre. Il ne voyait que surgir des petites salamandres, tachetées d'or, dont on disait dans la région qu'elles étaient les enfants du monstre et qu'elles n'avaient jamais grandi, faute de parents à aimer.